Les Grands-Parents, souvent les premiers touchés par la solitude
solitude grand-parent

Article

Premier confinement : la solitude des Grands-Parents

Dès le premier confinement, les Grands-Parents avaient été les premiers touchés par la solitude.
Retour sur cette période des plus difficiles pour les seniors.

Toutes ces semaines de confinement ont été dures pour tout le monde, mais particulièrement pour les Grands-Parents qui devaient rester seuls à domicile. Une solitude plus prégnante pour les ainés qui n’avaient souvent que la télé ou la radio pour compagnon… Selon un rapport réalisé par l’association de l’association les Petits Frères des Pauvres, 720.000 anciens n’auraient eu aucun contact avec leur famille pendant le confinement. 

Le confinement a donc laissé place à une exclusion sociale qui a pu s’avérer dramatique pour le moral et le physique de nombreux seniors. « Je ne suis pas tellement intéressante parce que je suis toute seule, je n’ai pas de visite, je n’ai rien« , affirme Simone à 83 ans. Cette Grand-Mère s’est retrouvée dans une extrême solitude au cours des semaines de confinement, coupée de ses trois filles et de ses Petits-Enfants, elle n’a vu personne pendant tout ce temps. Et, une chose est sûre, elle n’est pas la seule à s’être retrouvée dans une telle situation…

Parmi les seniors qui se sont retrouvés esseulés pendant le premier confinement, 650 000 n’ont trouvé aucune personne à qui parler ou se confier. 

Angèle, 67 ans témoigne : “ Le manque de contact humain est devenu très lourd. J’avais l’impression de vivre seule sur cette terre. Je n’aurais pas pensé en souffrir autant. J’ai besoin de contact, si ce n’est avec ma famille, au moins avec d’autres personnes. Le sourire de la caissière, les bonjours de ma boulangère… Autant de petites choses qui m’auraient fait le plus grand bien« .

Comme elle, 5,7 millions de Français de plus de 60 ans souffraient, chaque jour, de la solitude. Un sentiment qui a été d’autant plus dur à vivre qu’il a été accentué par l’inquiétude liée à la potentielle contamination et l’éloignement forcé des Petits-Enfants.

Psychologiquement, la période a donc été des plus complexes pour ces personnes âgées, à qui ont interdisaient de voir leurs petits “trop dangereux” pour eux. La psychothérapeute Hélène Romano redoute que ce discours ne “laisse des traces” chez cette population et note que le confinement a eu un impact négatif sur la santé morale de 41% des seniors et sur la santé physique de 31% d’entre eux.

Heureusement, un grand nombre de Grands-Parents ont pu combler leur manque physique par des relations à distance permises grâce aux nouvelles technologies. Dîner partagé en visio ou histoire partagée au détour d’un appel téléphonique, les nouveaux supports numériques ont été particulièrement utiles pour maintenir le lien entre Grands-Parents et Petits-Enfants. Néanmoins, la fracture numérique entre la nouvelle génération et l’ancienne génération de Grands-Parents a maintenu de nombreux aînés dans l’exclusion (sachant que plus de 4 millions des plus de 60 ans n’utilisent jamais Internet).