Une rencontre avec Stéphanie Gicquel - Grand-Mercredi

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Sportive de l’extrême, elle nous raconte en quoi sa Grand-Mère a été un modèle pour elle !


Rencontre

Stéphanie Gicquel

Sportive de haut niveau et aventurière de l'extrême. Dans cette interview exclusive accordée à Grand Mercredi, nous avons parlé d'engagement sous toutes ses formes, de la place de ses Grands-Parents dans sa vie et bien sûr d'aventure!


Rencontre

Stéphanie Gicquel

Stéphanie Gicquel, sportive de haut niveau et aventurière de l'extrême. Dans cette interview exclusive accordée à Grand Mercredi, nous avons parlé d'engagement sous toutes ses formes, de la place de ses Grands-Parents dans sa vie et bien sûr d'aventure!

Stéphanie Gicquel est une sportive de haut niveau et une aventurière de l’extrême. Membre de l’équipe de France d’athlétisme, elle pratique la course sur ultra distance et son objectif est dans les prochaines semaines est de dépasser le record de France de course d’ultra fond aux prochains championnats du monde d’athlétisme en mai 2021. Parmi les nombreuses explorations qu’elle a menées, Stéphanie Gicquel est entrée au livre Guinness des records pour avoir traversé l’Antarctique via le pôle Sud sur 2.045 kilomètres en 74 jours par -50 °C, la plus longue expédition à ski sans voile de traction réalisée par une femme en Antarctique. Son livre « On naît tous aventuriers » est paru aux éditions Ramsay.

Quel lien avez-vous avec vos Grands-Parents ?

SG


Ils sont tous les quatre malheureusement partis mais j’ai eu la chance de bien connaître trois d’entre eux.

Ma Grand-Mère maternelle a été un modèle très fort pour moi. J’ai passé beaucoup de temps avec elle, elle habitait Carcassonne et je garde d’ailleurs un profond attachement pour cette ville où je retourne même pour courir. Pour ma Grand-Mère, la valeur travail était fondamentale, elle disait souvent « les difficultés on les surmonte » et je crois que j’ai hérité de cette persévérance en plus de son côté sportif. Pour moi le talent ne représente que 5% du chemin, le reste c’est du travail, de l’effort. Quand on tombe, on se relève.

J’ai un peu moins connu mes Grands-Parents paternels mais leur histoire, les valeurs de travail et de persévérance qu’ils partageaient aussi m’ont beaucoup nourri.

Qu’est-ce qu’il y a de votre Grand-Mère dans tous les projets que vous avez entrepris ?

SG


C’est quelqu’un qui était toujours dans l’action. Elle s’est battue pour sortir d’un environnement modeste, elle a travaillé dur et s’est beaucoup investie dans des associations. Je l’admire énormément. Ma Grand-Mère est toujours présente dans tout ce que j’entreprends, je pense beaucoup à elle. Par exemple, dans les courses sur ultra distance, je me dis que ma Grand-Mère n’abandonnerait pas donc moi non plus !

Vous dites dans votre livre « l’Antarctique nous rappelle brutalement qu’elle seule décide finalement si elle nous laisse passer », au-delà des conditions extrêmes de ce continent, quel rapport entretenez-vous avec la nature ?

SG


Un lien très fort! j’aime le sport où l’on court car il permet ce corps à corps avec la nature et me rappelle d’où je viens. Je réalise dans ces moments là aussi que je n’ai pas besoin de grand-chose finalement pour me sentir bien et vivre pleinement. Je me rends compte que l’expérience apporte beaucoup plus que la possession. En Antarctique, l’important c’est d’avancer et de subvenir à ses besoins primaires comme le sommeil et la nourriture.

Il existe un contraste très fort entre notre environnement habituel et une nature vierge comme l’Antarctique où il n’existe ni faune ni flore, c’est un territoire immense et inhabité. Quand je rentre de ces régions, je vois le contraste saisissant avec la manière dont l’homme a construit, investi, optimisé l’espace.

Tout ce que l’homme a bâti grâce au collectif est incroyable donc je suis convaincue qu’il aurait l’énergie de créer un système pour garder ce confort créé tout en préservant la Terre. Notre planète est fragile, petite, il faut la choyer et la protéger.

Lorsque vous parlez d’aventure, d’exploration, d’environnement à des enfants ou jeunes adultes, qu’est-ce qui d’après vous les touche le plus? Utilisez-vous un langage particulier ?

SG


Qu’est-ce que je suis heureuse quand je vois des jeunes qui ont envie de se lancer dans un projet, qui ont envie et qui ont confiance en eux!

Leurs yeux brillent quand ils voient les images de l’Antarctique avec des grands espaces blancs à perte de vue dont ils ne sont pas familiers. La force de l’image est exceptionnelle.

Les enfants adorent aussi que je leur montre des équipement d’explorations – du très concret. Par exemple, les gants pour se protéger du froid, le masque pour le visage ou le sac de couchage. Savoir comment en pratique je me protège du froid là bas les intrigue beaucoup!

Les enfants ont souvent des questions très pertinentes, ils réagissent de manière très spontanée et ont envie de créer du lien naturellement. Ils font ce que nous faisons plus et c’est dommage.

Qu’est-ce qui a motivé votre engagement aux côtés de l’association Les Petits Princes qui réalise les rêves d’enfants malades ?

Etudiante, j’étais investie dans plusieurs associations dont une qui réalisait les rêves d’enfants malades. Je suis même partie faire de la voile avec des enfants en rémission de cancer. Cela m’a beaucoup marquée.

Puis je me suis dis: pourquoi ne pas utiliser mes projets pour collecter des fonds pour ce même type de cause? J’ai ensuite rencontré l’association Les Petits Princes et j’adore leur projet parce qu’un rêve permet à l’enfant d’être plus fort mentalement face à la maladie.

L’équipe de l’association est très belle, soudée et c’est tout ça qui nourrit aussi mon engagement à leurs côtés.

D’après vous, quelle est la richesse d’un engagement intergénérationnel Grand-Parent/Petit-Enfant au service d’une même cause ?

C’est merveilleux que les Grands-Parents et les Petits-Enfants fassent quelque chose ensemble pour les AUTRES! Je pense que le fait que ce soit au profit d’un tiers resserre les liens familiaux. Ce doit être très intéressant de vivre cette expérience.

Ensuite en discutant avec des enfants, j’ai le sentiment qu’ils sont proches de notre « base », de notre authenticité – ils sont curieux, ils s’émerveillent, ils questionnent tout. Les enfants d’eux même ont envie d’aider les autres, ils sont avides de lien donc il n’y a plus qu’à les suivre! C’est formidable pour les Grands-Parents de revenir aux sources, à cette spontanéité grâce à leurs Petits-Enfants.

Les Grands-Parents doivent toujours avoir à cœur de préserver leur Petit-Enfant de ce qu’à la société a de négatif, en gardant un lien proche avec elle/lui, une écoute, du temps et l’inciter à se poser des questions, à ne pas renoncer à ses rêves.

Propos recueillis par Ombeline Degermann.

AU PROGRAMME :

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