Ce G-P apprend la naissance de son P-F en plein deuil. - Grand-Mercredi

Ce Grand-Père apprend la naissance de son Petit-Fils en plein deuil de son père.

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À l’heure où la lutte contre la propagation de coronavirus a mobilisé l’ensemble de nos préoccupations, le cycle de la vie se poursuit. Certains couples accueillent des enfants, pendant que des familles affrontent des deuils. Patrick Barbier, maire de Muttersholtz dans le Bas-Rhin, a dû faire face à ces deux événements en même temps. Témoignage.

[AINSI VA LA VIE…] Gérard Barbier, 91 ans, est parti lundi, plus assez fort pour résister au virus. Emilien Barbier, son arrière-petit-fils, est venu au monde ce matin. Les larmes de joie succèdent aux larmes de peine. Comme un passage de témoin, l’un s’arrête, l’autre démarre, la transmission, ce sera le travail des parents, Marine Gth et Nathan Barbier, avec en soutien, les grands-parents, la famille élargie et tout l’entourage amical.” : voici ce qu’a posté Patrick Barbier sur son compte Facebook il y a quelques jours.

En effet, le concerné a récemment perdu son père du Covid-19, puis accueilli son premier Petit-Fils, quelques jours plus tard. Des évènements qui ne ménagent pas les émotions c’est certain. D’autant plus que dire adieu à l’ère du coronavirus, est un moment encore plus compliqué que d’ordinaire.

Le maire de Muttersholtz raconte, qu’à sa plus grande tristesse, il n’a pu faire ses adieux comme il l’aurait souhaité  :

« Mon père était dans un EHPAD, quand il s’en est allé et la direction avait pris très tôt des précautions pour protéger ses résidents. Les visites étaient déjà interdites, bien avant le confinement. Cela faisait donc déjà trois semaines que nous n’avions pas vu mon père et que lui ne nous avait pas vus. Nous avions gardé le lien par téléphone, grâce à des photos et des échanges par vidéos interposées. Mais ce n’est pas pareil. Alors quand nous avons appris qu’il était mal, nous avons demandé à pouvoir aller le voir, et avec toutes les précautions nécessaires, nous avons eu l’autorisation de lui parler une dernière fois.

Nous n’avons pas pu l’embrasser, mais à distance, avec toutes les protections imposées, nous avons pu le saluer. Je ne sais pas si mon père était conscient de notre présence, mais probablement quand même, par moments. Ça nous a apporté un peu de soulagement, pour lui et pour nous. Nous avons pu le voir et lui parler, lui dire toutes ces choses importantes à ce moment-là.

Bien sûr, il n’y a pas eu d’obsèques et son corps a été incinéré. Nous ferons une cérémonie en temps voulu, quand on pourra de nouveau se réunir et alors on pourra prévenir tout le monde, car mon père était connu dans le milieu de la viticulture notamment« .

Heureusement, la naissance de son Petit-Fils est venue égayer sa vie cinq jours après le départ de son père. Et Patrick Barbier se réjouit cette fois : « Il y a encore deux semaines, les parents n’étaient même pas sûrs que le papa puisse être présent à l’accouchement, mais finalement ça a tout de même été possible pour lui d’être auprès de sa femme.” avant de poursuivre “nous avons vraiment vécu le passage d’une génération à une autre. Mon père, Gérard Barbier, 91 ans, était le dernier représentant de sa génération. Emilien Barbier, né le 5 avril 2020 est le premier enfant de la nouvelle génération.” 

On l’aura compris, le temps de cette pause (presque irréelle) dans laquelle nous sommes plongés, les mariages, les enterrements et les naissances seront particulièrement perturbés. Et, ces grands marqueurs, ceux dont on se souvient toute notre vie, ceux qui rentrent dans nos albums que l’on feuillette avec une pointe de nostalgie, ou nos moments de partage difficiles, où l’on s’embrasse, où l’on se prend dans les bras sont désormais réinventés, en étant par exemple virtualisés.

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