On commence enfin à pouvoir prendre un peu de “recul” sur cette si particulière période qu’a été le confinement. Et contre toute attente, selon une étude de l’Institut national d’études démographiques (Ined), l’épidémie du Covid-19 n’a pas créé d’élan de solidarité plus important que d’habitude, hormis les services entre voisins rendus aux seniors.
L’étude intitulée « Comment voisine-t-on dans la France confinée ? » vient contredire le fait que l’épidémie de Coronavirus aurait permis une augmentation importante des actes de solidarité, puisque finalement le nombre de Français ayant rendu des services est resté stable : 40% comme d’habitude.
« Contrairement à une idée répandue et enchantée, il n’y a pas eu d’élan de solidarité. Le nombre de services échangés reste stable », constate Anne Lambert, sociologue et responsable de l’enquête Coconel, qui a réuni sept chercheurs.
Un résultat qui surprend même l’équipe de recherche qui, comme nous, ont vu un grand nombre d’actes solidaires au cours des huits semaines de confinement. Une observation qui se base sur l’interrogation d’un échantillon représentatif de 2000 personnes.
Pour expliquer ce phénomène, les spécialistes supposent que ce ne sont pas les mêmes personnes qui ont rendu des services, ni les mêmes qui ont été aidées. Et donc le résultat final s’est équilibré.
Par exemple, les familles, les parents et les enfants étaient désormais sédentaires chez eux, et sont sortis des radars. Plus besoin, d’emmener ses enfants à tel activité ou à l’école, par exemple. Du côté des personnes plus âgées, c’était moins évident, puisqu’elles ont eu besoin qu’un tiers aille faire leurs courses, s’occupent d’eux, etc. Et les services d’aide se sont ainsi dirigés vers cette partie de la population : les plus de 75 ans.
D’après l’étude de l’Ined, les plus solidaires sont les personnes âgées de 60 à 64 ans. 55% d’entre eux ont rendu des services au cours des mois de mars et avril, contre 40% en moyenne pour le reste des Français. Ici, on parle principalement de Grands-Parents qui se trouvaient en situation de chômage technique, sans leurs Petits-Enfants, et qui avaient ainsi plus de temps pour rendre des services.
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