Vivre mieux chaque instant : cet aventurier livre son secret de vie à tous les Grands-Parents - Grand-Mercredi

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Vivre mieux chaque instant : cet aventurier livre son secret de vie à tous les Grands-Parents


Rencontre

Interview Matthieu Tordeur

Vivre mieux chaque instant : cet aventurier livre son secret de vie à tous les Grands-Parents


Rencontre

Interview Matthieu Tordeur

Vivre mieux chaque instant : cet aventurier livre son secret de vie à tous les Grands-Parents

Quelle est la plus grande émotion que vous ayez ressentie dans la nature ? Comment la racontez-vous à vos Petits-Enfants ? Pour vous, qu’est-ce que l’esprit d’aventure ? Pourquoi est-il merveilleux de le transmettre et de l’entretenir ? Comment mettre de l’aventure dans votre vie et celle de vos Petits-Enfants ? Pour faire le plein d’inspiration et d’ondes chlorophyllées, nous avons rencontré Matthieu Tordeur, l’un des plus jeunes membres de la Société des Explorateurs Français. Il a tutoyé l’aventure à pieds, à vélo, à la nage, en kayak dans plus de 90 pays et a réalisé une expédition en Antarctique de 51 jours en solitaire, en auto-suffisance. C’est un exploit qu’il est le plus jeune au monde et 1er français à avoir réussi. Son livre « Le Continent blanc, 51 jours seul en Antarctique » vient de paraitre aux éditions Robert Laffont.

Propos recueillis par Ombeline Degermann.

Qu’est-ce qui a motivé l’écriture de votre livre « Le Continent blanc, 51 jours seul en Antarctique » qui vient de paraitre chez Robert Laffont ?

MT


Cela fait deux ans maintenant que je suis rentré, que je partage cette aventure sous la forme de conférences en entreprise et en milieu scolaire. En parallèle, je suis venu à l’écriture pour raconter mon aventure sous un angle plus intime. Quand tu écris, tu es libre, tu n’es pas limité par le temps, tu t’affranchis de toute contrainte et c’est intéressant car cela permet d’aller au fond des choses. Je pense qu’écrire était une bonne manière de conclure cette aventure et de la partager en détails avec le plus grand nombre et mes proches bien sûr. Ce travail fut très libérateur mais colossal !

Vous étiez seul en Antarctique pendant 51 jours, qu’est-ce que vous appris cette expérience de la solitude ?

MT


Je dirai que j’ai appris deux choses :

– Pour atteindre un objectif ou un rêve ambitieux, il faut prendre le temps, y croire, se donner les moyens en se fixant un cap et se donner des petits objectifs. J’ai mis en place une technique psychologique en me focalisant sur l’instant présent : je me concentrais sur la journée de ski, sur du court terme, j’avançais par petites victoires, par petit pas. Je crois qu’il faut s’appliquer ça dans sa vie de tous les jours, surtout en ce moment, et fêter les petites victoires.

– Là-bas, tu reviens à l’essentiel, tu te concentres sur ce qui est important. J’ai voyagé avec le minimum pour vivre et me déplacer, le superflu est interdit. En se retrouvant dans cet environnement hostile où la moindre erreur ne pardonne pas, tu ne vois que ce qui compte vraiment et je me suis dit : « le plus important ce sont mes proches et ma famille ». Et c’est en Antarctique que pour la première fois, je leur ai envoyé un message pour leur dire que je les aimais.

Qu’est-ce qui anime votre soif d’aventure ?

MT


Chaque jour qui passe me rappelle que la vie est très courte et que si nous sommes sur cette terre c’est aussi pour vivre des moments d’intensité, des moments forts. L’aventure représente cette adrénaline pour moi.
Je ne veux rien regretter et c’est ce qui me fait avancer. Je crois que la vie se vit ici et maintenant. J’ai la chance d’avoir des projets qui me font vibrer mais j’ai souvent dû travailler dur pour que les conditions de ces aventures soient au rendez-vous.

Est-ce que c’est un héritage familial cette envie d’aventure ?

MT


J’ai été biberonné à Tintin toute mon enfance et j’avais envie moi aussi de vivre des aventures, c’est certain ! Ensuite, oui je suis inspiré par ma famille qui m’a d’ailleurs toujours soutenu moralement dans mes projets.

Mon Grand-Père paternel est aussi un aventurier. Il partait très souvent faire de la voile avec nous et ses amis. Petit garçon, je voyais sa joie et sa liberté de voyager, de naviguer et ça m’a marqué.

Nos parents sont toujours partis faire de la médecine humanitaire au Vietnam au moins un mois par an même quand nous étions petits. Je sentais ma mère très épanouie dans cette mission là et aujourd’hui encore, elle me raconte que j’étais curieux de son aventure et que je lui posais pleins de questions.

Comment est-ce que vous définiriez l’esprit d’aventure ? Est-ce une vision de la vie aussi ?

MT


L’esprit d’aventure c’est un élan de curiosité et une envie d’explorer ce qui est nouveau pour soi et je pense que nous l’avons tous, ce n’est pas l’apanage des explorateurs.

Chercher et trouver le vaccin pour la COVID est une forme d’exploration. Les scientifiques qui font des recherches sur le réchauffement climatique c’est aussi une exploration. Mettre un enfant au monde est une aventure extraordinaire.

On est tous aventuriers, il faut entretenir cette flamme et la transmettre car l’esprit d’aventure est intergénérationnel.

Vous avez été au Sahara, en Chine, en Bolivie, en Antarctique mais vous vivez aussi des aventures en France à côté de chez vous. Vous parlez de micro-aventures toutes proches – pouvez-vous nous donner des exemples ?

MT


On a la chance de vivre dans un pays qui a une diversité de reliefs et de paysages incroyables. Le fait de me balader au bout du monde m’a fait réaliser qu’on pouvait aussi vivre l’aventure à côté de chez nous.

Pour vous donner des exemples, j’ai descendu la Seine en kayak depuis Vernon jusqu’à Honfleur pendant une semaine. C’était génial ! J’ai campé sur les bords de Seine avec feux de camps la nuit et réveil avec les oies sauvages. Fantastique.

J’ai aussi traversé la France à vélo depuis Notre Dame de Paris jusqu’au sud de Perpignan. Le vélo offre beaucoup de liberté et contrairement à la marche, il permet de progresser de manière plus rapide.

Ces micro-aventures sont à la portée de tous selon le temps qu’on a devant soi ! J’ai rencontré beaucoup de familles pendant mes voyages à vélo donc je crois que c’est très accessible.

Crédit photos ©Mathieu Torder

Quels souvenirs cela peut-il créer à un Petit-Enfant de vivre une micro-aventure avec ses Grands-Parents ?

MT


La micro-aventure sort de l’ordinaire, du quotidien donc il y a de forte chance que cela crée un souvenir inoubliable.

Ensuite, dormir sous la tente ne laisse jamais indifférent. Ça a la vertu de nous reconnecter à la nature, de nous faire sentir vivant, de nous détacher du confort pour encore mieux apprécier tout ce qu’on a et ne pas se perdre dans tout ce qui est facile. Un souvenir plein d’énergie !

La micro-aventure est aussi une opportunité de créer un moment privilégié pour parler, pour ouvrir son cœur, lâcher ce qu’il y a à lâcher. En ce moment, beaucoup de petits et grands enfants en ont besoin je crois ! Avis à tous les Grands-Parents !

Crédit photos ©Mathieu Torder

Un dernier message aux Petits-Enfants ?

MT


Lisez Tintin !

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