Ces Grands-Parents inquiets d'être loin des aînés de la famille - Grand-Mercredi

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Ces Grands-Parents inquiets d’être loin des aînés de la famille

Les mesures prises par le gouvernement pour tenir les Français à l’écart les uns des autres ont des conséquences sur le moral des troupes, et créent notamment des inquiétudes chez tous ceux qui se trouvent éloignés de leurs aînés, qui en plus doivent se tenir isolés. Témoignages.

Aude, 72 ans
“Mon père a 91 ans. Il est plutôt en forme, mais je ne veux surtout pas lui faire courir de risques. Cela fait déjà deux semaines que j’ai pris la décision de ne plus lui rendre visite mais c’est très dur, tant pour lui que pour nous. Il vit seul, avec une assistante de vie qui vient chez lui quotidiennement. Au moins, il garde un petit lien social. Mais jusqu’à quand son assistante va pouvoir continuer à s’occuper de lui ? Je suis assez inquiète pour la suite des événements, surtout qu’on ne sait pas quand les choses vont revenir à la normale !”

Marion, 63 ans
“Mes parents ont respectivement 83 et 88 ans et je ne suis pas du tout rassurée de les savoir seuls. Même s’ils sont encore indépendants, c’est plus de les imaginer dans leur appartement à errer sans pouvoir sortir, ni recevoir de visite. J’espère que ça ne durera pas trop longtemps tout ça ! Surtout qu’ils ne maîtrisent pas très bien les différents outils pour communiquer, donc on ne peut que les avoir au téléphone… Ce qui n’est quand même pas très pratique !”

Stéphane, 59 ans
“Je suis très inquiet pour ma mère. Elle vit seule dans un petit appartement, et je ne suis pas du tout serein à l’idée de la laisser là-bas plusieurs semaines d’affilée. Et si il lui arrivait quelque chose ? J’ai longuement réfléchi à l’accueillir chez moi, et je m’apprêtais à le faire, quand ils ont renforcé les mesures d’isolation. Maintenant, c’est trop tard et je ne sais pas comment l’aider au mieux. Je l’appelle dès que je peux, mais j’ai peur que ce ne soit pas suffisant.”

Sophie, 69 ans
“D’ordinaire, je rends visite à ma mère tous les deux jours : je fais ses courses, l’aide pour la cuisine et pour le ménage, pour faire ses comptes… Bref, je suis véritablement essentielle pour sa vie. C’est pourquoi, malgré les injonctions à limiter les visites, j’ai décidé de m’installer avec elle pour les semaines à venir. Il était impensable que je la laisse seule pendant deux semaines, je ne suis même pas sûre qu’elle aurait survécu ! Nous avons donc créé notre petit confort, toutes les deux dans son appartement. Quel soulagement d’être ensemble !”