Je suis Grand-Mère. L’heureuse Grand-Mère de trois Petites-Filles. Quand je dis « heureuse », croyez-moi sur parole, c’est un bonheur au quotidien. Il faut dire que j’ai la chance de vivre tout près d’elles et que j’en profite. Pas une semaine ne se passe sans que j’ai la chance de pouvoir les voir ou de les déposer à l’école.
Pourtant, dans ce tableau idyllique, il demeure une chose que j’aurais adoré pouvoir changer.
Comme une tache que j’aurais aimé pouvoir effacer.
Cette tache, c’est la journée du 10 mars, où j’ai appris que j’allais devenir arrière-grand-mère !
Non, ne vous méprenez pas : ce fut un immense plaisir que d’apprendre que ma plus grande Petite-Fille allait donner naissance à son premier enfant.
Mais, pour moi qui suis encore dans la vie active, et qui – je le crois – ai encore l’impression d’être jeune, devenir arrière-grand-mère fut pour moi comme un choc ! Comme si, en l’espace d’une seconde, je prenais dix ans d’un coup !
Pire encore : ce mot « arrière-grand-mère » est devenu tellement connoté dans la société… Comme s’il était synonyme de vieillesse ou de troisième âge. D’ailleurs, sur mon lieu de travail, mes collègues n’ont pas manqué de me le faire remarquer, et je n’ai pas échappé aux questions du type « tu vas réellement devenir arrière-grand-mère… ? ».
Face à ces sarcasmes, j’ai plutôt mal réagi.
Dans le fond, j’ai eu du mal à assumer ce premier arrière-petit-enfant. Pourtant, quand j’y repense, j’étais si heureuse de devenir Grand-Mère ; je n’avais alors jamais eu cette impression de « coup de vieux ».
Finalement, je me dis que c’est à la société ou à l’opinion d’évoluer sur ce thème d’arrière-grand-parent. Car oui, et j’en suis la preuve vivante, on peut avoir des arrière-petits-enfants tout en étant dynamique et encore dans la vie active. On peut devenir arrière-grand-mère tout en continuant à se sentir jeune.
Alors même si l’annonce de l’arrivée de ma Petite-Fille restera à jamais un moment inoubliable, même si j’ai eu du mal à intégrer cette nouvelle, je reconnais qu’a posteriori je regrette ma réaction. Je le regrette car, désormais, la seule chose que j’espère est la venue au monde de mon premier arrière-petits-fils (eh oui, c’est un petit garçon !). Plus que quelques mois et je serai une heureuse arrière-grand-mère !
