Lettre ouverte à Julie, ma Petite-Fille infirmière - Grand-Mercredi

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Lettre ouverte à Julie, ma Petite-Fille infirmière

J’ai une chance inouïe d’avoir Julie dans ma vie. Elle a 26 ans et c’est mon unique Petite-Fille.
Toutes les deux nous avons toujours été très proches partageant d’innombrables moments de complicité et de tendresse. Des rires et des souvenirs, nous en avons partagé des milliers.

Pourtant aujourd’hui, j’ai peur. Julie est infirmière dans un centre hospitalier. Tous les jours, elle est au contact de personnes souffrantes, tous les jours elle prend des risques, elle affronte la mort, sans jamais penser à elle, pour nous venir en aide.

J’ai peur et je m’en veux. C’est moi jadis qui l’ai encouragée à faire ce merveilleux métier. Je me souviens de ces longues après-midis où je l’aidais à réviser, où je la soutenais dans ses moments de doutes. Je suis fière d’elle, fière de ma Petite-Fille qui affronte quotidiennement ce virus.

Chaque jour, je prie pour que rien ne lui arrive. Chaque matin, je lui téléphone pour prendre de ses nouvelles, je tente à ma façon de la rassurer, je masque mes émotions tant que je peux. Mais au fond de moi, je suis terrifiée. Et à chaque fois que je raccroche, je ne peux m’empêcher d’imaginer le pire.

En attendant, et comme me le répète à longueur de journée mon époux, il faut tenir et rester optimiste. Alors, je me suis lancée un défi ! Organiser nos prochaines vacances. Cela peut paraitre bien dérisoire face à la crise à laquelle nous sommes tous confrontés et pourtant croyez-moi, se projeter dans des moments plus agréables, c’est un formidable moyen de penser à autre chose.

Ces vacances auront peut-être lieu cet été, ou en septembre, ou qui sait à Noël prochain, mais ce qui est certain, c’est que je mettrais tout en œuvre pour faire une incroyable surprise à Julie : l’emmener à New-York, c’est son rêve depuis qu’elle est enfant…