Il y a quelques années de cela, je vivais dans le Nord de la France, près de Lille, où j’avais toujours vécu. J’allais très bien jusqu’au jour où, pouf, tout s’est écroulé. Au moment de mon départ à la retraite, j’ai eu un gros coup de mou.
J’adorais mon travail (j’étais assistante de direction depuis des années dans la même entreprise) et le fait de me retrouver à ne rien faire, toute la journée m’a donné un sacré coup au moral. Presque un choc. En fait, quelques années avant que je ne prenne ma retraite, ma fille et mon gendre ont déménagé à Nice. Et c’est au moment de ma retraite que j’ai vraiment pris conscience de notre éloignement. Car quand je travaillais encore, je voyais beaucoup de monde, je sortais avec mes collègues : bref, j’avais le sentiment de faire partie d’une communauté. Tout cela s’est arrêté brutalement.
En plus, ma fille avait, entre temps, fait de moi la Grand-Mère d’un Petit-Garçon et d’une Petite-Fille. Sauf que voilà, ils habitaient très loin et je ne les voyais presque jamais.
Autant vous dire qu’à 62 ans, seule dans le nord, et sans projets, je déprimais totalement, et encore plus quand je pensais à mes Petits-Enfants que je ne pouvais pas voir.
La vie était un enchaînement de journées qui se ressemblaient toutes et qui étaient plus tristes les unes que les autres. J’étouffais. Ma fille était très inquiète, elle est venue plusieurs fois me voir, mais ce n’était jamais assez long.
C’est à ce moment-là que ma Petite-Fille a eu une idée de génie. Nous étions au téléphone, enfin, en visio, avec mes Petits-Enfants, ma fille et mon gendre, quand ma Petite-Fille, du haut de ses 4 ans, m’a dit : “Mamie, pourquoi tu ne viens pas habiter à côté de chez nous ?”.
La simplicité de sa question m’a frappée. Tout à coup, j’ai pris conscience que plus rien ne me retenait à Lille, et que je pouvais, sans hésiter, déménager pour retrouver ma famille !
Dans la semaine qui a suivi, j’ai pris ma décision et quelques mois plus tard, j’ai posé mes valises dans l’arrière-pays du côté de Nice. Un changement de vie radical, mais salvateur ! Je peux le dire aujourd’hui : ma Petite-Fille m’a sauvé la vie !
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