Mon fils et sa femme ont toujours vécu près de chez moi, à environ 20km. Je voyais souvent mes deux Petites-Filles car je les gardais presque tous les mercredis. Je m’entendais très bien avec mon fils unique et avec ma belle-fille également, même si parfois je sentais que c’était un peu tendu.
Ma belle-fille est québécoise et a toujours émis l’envie de retourner vivre chez elle près de sa famille. Je la comprends tout à fait mais, c’est vrai que j’appréhendais un peu le jour où ils m’annonceraient que, ça y est, c’est le grand départ. Ce jour est arrivé à l’été 2019. Ils m’ont expliqué que ma belle-fille avait trouvé un emploi au Québec et que mon fils allait suivre avec les deux enfants. Même si j’ai fait bonne figure, au fond de moi, tout mon monde s’écroulait. Je savais que je ne les verrais pas souvent, peut-être une fois l’été et aux fêtes de fin d’année.
Mais je ne m’attendais pas à ça …
Ils sont partis le 1er septembre. Au début, mon fils m’écrivait un peu pour me donner des nouvelles et nous nous appelions une fois par semaine en visio. Avec le temps, ces appels se sont espacés à une fois toutes les deux semaines, puis une seule fois par mois. Jusqu’à ce que je n’ai plus de nouvelles du tout. J’essayais d’appeler, en vain. Personne ne me répondait, mes messages sont restés sans réponse. Un jour, alors que j’essayais de les joindre une énième fois, quelqu’un a répondu. C’était une femme qui semblait avoir le même âge que moi. Je pense qu’il s’agit de l’autre Grand-Mère de mes Petites-Filles. Cette femme m’a alors dit d’arrêter d’appeler, qu’ils ne voulaient plus entendre parler de moi et que cela s’apparentait à du harcèlement.
Je ne comprends pas du tout comment nous avons pu en arriver là. J’ai toujours eu des relations cordiales avec ma belle-fille. J’avais bien remarqué qu’elle ne participait jamais aux appels mais, pour éviter tout problème je n’y prêtais pas attention et je demandais de ses nouvelles par politesse. Je ne comprends pas non plus comment mon fils peut tolérer cette situation. Cela fait donc maintenant 2 ans que je n’ai plus vu mes Petites-Filles et un an et demi que je ne leur ai pas parlé. J’ai envoyé des lettres qui sont restées sans réponse. Je me doute bien qu’elles n’ont jamais pu les lire.
Tout ce que j’espère, c’est que, lorsqu’elles grandiront, elles comprendront qu’elles ont une Grand-Mère qui les aime et qui pense à elles chaque jour.
Charlotte et Léa, j’espère vous revoir ….
Catherine, 63 ans.
