Autour de moi, tout le monde s’est précipité vers ses enfants et Petits-Enfants à l’instant même où le confinement fut levé. Cela a été le cas pour mes copines Stéphanie, Marie-Madeleine et Rosalie, ou les parents de mon beau-fils.
Chacun me racontait au téléphone, combien les retrouvailles furent émouvantes… Chose dont je ne doutais guère, mais qu’honnêtement, je me serais bien abstenue de savoir.
C’est vrai ! Même si je me réjouis du bonheur des autres, ce n’est pas évident pour moi d’apprendre que la plupart des gens ont le droit à des tendres retrouvailles, alors que moi je suis vouée à être séparée de mes proches…
Il faut dire, qu’au-delà de mes 67 ans, qui font de moi quelqu’un de fragile face au virus, je suis également atteinte d’un asthme aigu depuis mon plus jeune âge. Alors, pour préserver ma santé sensible et aussi parce que mon entourage me l’interdit, j’ai décidé que je n’irai pas revoir mes Petits-Enfants avant d’être certaine que l’épidémie a cessé, ou a été maîtrisée du moins.
Pour certains, cela leur semble invraisemblable de pouvoir attendre aussi longtemps. Pour moi, c’est inévitable : si je veux profiter de mes Petits-Enfants les prochaines années, avoir une chance de les voir grandir, se construire, voire même se marier, il est fondamental que je sois raisonnable !
Alors aujourd’hui, je prends encore mon mal en patience. Je souffre quand j’entends de belles histoires de retrouvailles, car cela me rappelle ce que je ne peux vivre. Toutefois, je sais que le jeu en vaut la chandelle… Et je continue évidemment d’appeler tous les jours mes enfants et Petits-Enfants, dont les appels ne manquent jamais de réchauffer mon coeur.
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